jeudi 29 juillet 2010

Poids lourds et transports routiers

Le poids lourd est d'une part un gros gros pollueur qui pollue plus de 10 à 15 fois ce que pollue une quantité équivalente de marchandise transportée par train et 30 fois ce qu'elle polluerait transportée par voie fluviale alors que le poids lourd représente 75% des marchandises transportées, le train, seulement 18% et le fluvial, 7%. C'est le monde à l'envers. Mais pire encore. En ce moment le poids lourd contribue en part importante à l'augmentation du prix du pétrole car en rapport de la consommation des véhicules toutes catégories confondues, le poids lourd en consomme une grande partie. Il participe ainsi à la rareté du produit et donc à son sur coût !

Gagner un ou deux jours sur le temps de livraison nous coûte en pétrole de 1 à bientôt 2 € le litre... Les délais de livraison courts nous coûtent cher !

Mais en sus le chauffeur de poids lourd bénéficie bien trop souvent de l'impunité la plus totale et la plus révoltante en cas d'accident. Non content de s'en sortir toujours pratiquement indemne en raison du monstre de ferraille que représente son véhicule mais qui plus est, le mort est toujours dans la voiture qui a eu la malheureuse idée de se trouver sur son chemin.

Il faut savoir que sur 3 accidents, 1 accident incrimine un poids lourd et le décédé est toujours dans la voiture. En cas de mort, pas de problème, la corporation toute entière est prête à se mobiliser pour défendre le professionnel de la route mis à mal par la vindicte populaire.

Un accident de poids lourd sur une autoroute c'est au minimum 1 à 2 heures de bouchon ou la fermeture d'icelle.

Le plus étonnant est que les râleurs éternels qui hurlent à la mort dès qu'ils subissent 10 mn de bouchon en raison de manifestations pour l'emploi, contre la précarité ou contre la guerre font profil bas lorsqu'il s'agit du blocage dû à l'inconscience ou l'inattention ou à une prise de risque excessive d'un conducteur poids lourd ! Tout ça pour un moyen de transport inutile, coûteux, dangereux et pollueur.

Je ne peux faire un trajet sur autoroute sans qu'un 35 ou 40 tonnes ne zig-zague sur la chaussée parce que le conducteur inconscient est en train de composer un numéro sur son portable, régler sa radio ou sa CB ou est en train de consulter quelques bordereaux de livraison ! Plus fort encore : Certains de ces messieurs regardent la télévision en roulant et corrigent leur direction au bruit des vibreurs sous leurs roues ! Et qui plus est, si vous osez le klaxonner en passant vous avez droit à un magnifique bras d'honneur ou un doigt ! C'est trop souvent ça, un professionnel de la route. Et lorsque ça n'est pas un poids lourd, c'est un livreur, un taxi, un chauffeur de bus ou un ambulancier !

La grande manie des poids lourds est le dépassement dangereux en particulier les jours de circulation dense.
Est absolument incroyable le nombre de chauffeurs routiers qui s'aventurent dans le dépassement d'un autre poids lourd alors que la vitesse de leur véhicule est absolument insuffisante pour permettre un dépassement sécurisé. Un dépassement dure en moyenne une minute, voire plus. Chaque dépassement de poids lourd représente un danger potentiel évident et devrait être strictement interdit si l'écart de vitesse n'est pas au minimum de 10 ou 15 Km/h.

Le record a tout de même été de plus de 4 minutes ! Temps infiniment long pendants lequel deux 35 tonnes ont roulé côte à côte au péril d'une dizaine de voitures qui bouchonnaient au cul du "dépasseur" et que ce n'est qu'au bout de 5 minutes que le conducteur dépassé a condescendu à lever très légèrement le pied. Et ce sont des professionnels !

Une affaire comme tant d'autres :

Jeudi 23 semptembre 2010 :
Un semi-remorque circulant dans le sens Paris-Lyon a été victime de l'éclatement du pneu avant-gauche. Le poids lourd brusquement déporté sur sa gauche, percute le rail en béton central. La violence du choc a projette l'ensemble articulé en l'air qui retombe sur les voies de circulation inverses sur la remorque d'un autre camion et sur une voiture qui le suivait. ... Le chauffeur du camion qui a provoqué l'accident est grièvement blessé et ans la voiture, 4 morts ! Un couple d'une trentaine d'années et ses 2 enfants.

Mardi 28 septembre 2010 : (suite de l'affaire)
Le PL à l'origine de l'accident mortel sur l'A6 jeudi dernier n'avait pas subi de contrôle technique. Le patron de la société de transport basée près de Lyon a été mis en examen pour homicide involontaire et placé sous contrôle judiciaire. Le chauffeur routier, gravement blessé, conduisait alors que son permis avait été annulé suite à la perte de tous ses points.

Pour information : (extrait)

«Les poids lourds et la sécurité routière en France en 2003».
(Direction Régionale de l'Équipement du Centre)

En 2003, les véhicules de plus de 3,5 tonnes qui représentent 2 % du parc de quatre roues, ont effectué 6 % des kilomètres parcourus en France par la totalité des véhicules à deux ou quatre roues.

Ce pourcentage de 6 % de trafic doit être comparé à la part que les poids lourds représentent dans le total des véhicules impliqués dans les accidents corporels (3,1 %) ou mortels (8,5 %).

Les poids lourds sont donc moins impliqués que les autres véhicules dans les accidents corporels "mais plus impliqués dans les accidents mortels".

Ainsi les accidents corporels impliquant des poids lourds représentent :
- 5 % des accidents corporels,
- 12,4 % des accidents mortels, ces derniers faisant 12,6 % des tués et sont "2,5 fois plus graves que l'ensemble des accidents". C'est ainsi qu'en 2003, sur les 90 220 accidents corporels accidents corporels constatés en France causant la mort de 5 731 personnes, "4 472 accidents corporels impliquaient un poids lourd entraînant la disparition de 720 usagers de la route".

Parmi les principales caractéristiques de ces accidents, on retiendra :

* qu'il s'agit le plus souvent d'accidents qui surviennent en rase campagne, hors intersection, sur des routes départementales et nationales.
* que les poids lourds sont confrontés dans près d'un cas sur deux à une voiture de tourisme mais dans près d'un cas sur cinq, sont seuls en cause, avec ou sans piéton(s).
* que comparées à 2002, les vitesses pratiquées en 2003 par les poids lourds sont restées assez stables mais au cours des cinq dernières années, ont augmenté de 2 à 7 km/h selon les réseaux.
* que l'analyse des accidents avec poids lourd en 2003 tend à montrer que les conducteurs de ces véhicules sont moins souvent alcoolisés que les conducteurs légers ou que l'ensemble des conducteurs

Cette étude est disponible dès à présent dans sa version papier mais se trouve également sur le site Internet de l'Observatoire à l'adresse suivante :

http://www.securiteroutiere.gouv.fr/observatoire.

Pour information : (extrait) infotrafic.france3.fr
Information du : 05-07-2006 07:43 (exemple)

DEPARTEMENT : RHONE (69)
TYPE D'ACCIDENT : MATERIEL
VEHICULES EN CAUSE : 1 POIDS LOURD(S)
LA DEPARTEMENTALE D31 EST COUPEE A TOUS LES VEHICULES
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DEPARTEMENT : PARIS (75)
TYPE D'ACCIDENT : CORPOREL
VICTIMES : 1 BLESSE(S)
VEHICULES EN CAUSE : 2 VEHICULE(S) LEGER(S)
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DEPARTEMENT : HAUTE-VIENNE (87)
TYPE D'ACCIDENT : MATERIEL
VEHICULES EN CAUSE : 3 POIDS LOURD(S)
RALENTISSEMENT AUX HEURES DE POINTE PREVISIBLE
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DEPARTEMENT : SEINE-SAINT-DENIS (93)
TYPE D'ACCIDENT : MATERIEL
VEHICULES EN CAUSE : 2 VEHICULE(S) LEGER(S)
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05-07-2006 15:39
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DEPARTEMENT : GIRONDE (33)
TYPE D'ACCIDENT : CORPOREL
VICTIMES : 1 BLESSE(S)
VEHICULES EN CAUSE : 3 POIDS LOURD(S), 1 VEHICULE(S) LEGER(S)
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DEPARTEMENT : LOIRE (42)
ACCIDENT MATERIEL (NOUVEL ACCIDENT)
VEHICULES EN CAUSE : 2 POIDS LOURD(S), 2 VEHICULE(S) LEGER(S)
L'A72 EST COUPEE A TOUS LES VEHICULES
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DEPARTEMENT : LOT (46)
ACCIDENT MATERIEL (ACTUALISATION)
VEHICULES EN CAUSE : 1 POIDS LOURD(S)
OBSERVATIONS :CAMION FIOUL DOMESTIQUE RENVERSE
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DEPARTEMENT : MARNE (51)
ACCIDENT MATERIEL (NOUVEL ACCIDENT)
VEHICULES EN CAUSE : 2 VEHICULE(S) LEGER(S)
LA NATIONALE N44 EST COUPEE A TOUS LES VEHICULES
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DEPARTEMENT : MOSELLE (57)
TYPE D'ACCIDENT : MATERIEL
VEHICULES EN CAUSE : 1 POIDS LOURD(S), 1 VEHICULE(S) LEGER(S)
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Et ce sont des professionnels de la route ?...

Moi ? Tueur ? Jamais !...

Bien entendu que vous ne faites pas partie de ces tueurs, de ces assassins, de ces criminels de la route. Vous ne dérogez qu'exceptionnellement, uniquement lorsque vous êtes "vraiment" en retard !...

Le pire c'est que vous faites parti de ceux qui ont toujours bonne conscience et qui, lorsqu'ils ont un jour un gosse, ne comprenent pas que d'autres cons de leur acabit puisse mettre "leur" progéniture en péril !

Certain sont à ce point bouchés que même le fait d'être parents de tous petits ne change rien à leur comportement, jusqu'au jour où !... Et j'imagine ce jour fatidique où un abruti à l'alcool de bois aura fait une crêpe de l'un de vos gosses et qu'il dira, épitaphe à sa courte existence : "Pardon ! Je suis désolé, j'ai pas fait exprès, j'étais en retard !"

SUR UN TRAJET DE 15 mn, EN ROULANT A 120 km/h AU LIEU DE 90, VOUS GAGNEZ AU MIEUX 2mn30 ! CELA VAUT-IL UNE VIE ET DE 5 A 7 ANS D'EMPRISONNEMENT ?

Car les pires sont ceux-là ! "Puisque je suis en retard, j'ai le droit". J'ai le droit de mettre en péril ce vieux monsieur ou ce jeune homme ou adolescent sur son vélo, cette mère avec son landau et son beau bébé tout neuf, ce gamin qui traverse pour aller à l'école et qui n'a pas pensé que le monsieur, là, derrière son volant de tueur allègre, certain de son bon droit de connard en retard va lui rouler dessus, va au mieux lui broyer les jambes et que plus jamais, non, plus jamais il ne fera de rollers ! Parce que mon bon monsieur, ma belle dame, du roller on en fait pas en chaise d'infirme! Que jamais plus jamais il ne partira courir, que jamais, jamais il ne baisera parce qu'un connard était en retard et qu'il ne voulait pas l'assumer !

Pour ne pas être en retard, il suffit de partir 10 minutes plus tôt ! Et si c'est raté, c'est raté et on assume !

Et puis, si vous avez seulement un sou d'imagination, alorsl imaginez : vous êtes pressé, vous êtes en retard, putain ! Dix minutes ! Vous vous énervez et l'autre cloporte qui le bloque au feu, l'autre lamentable qui ne démarre pas ! Vous donnez des coups d'accélérateur rageurs ! Avancez par petites saccades qui vous échappent... C'est l'ébullition dans votre petite tête de linotte qui ne pense plus ! Vous démarrez en trombe, vous roulez, vous dépassez, vous zigzaguez, le feu passe à l'orange, putain ! Encore ! Toujours ! Vous êtes à la bourre, la gueule du patron ! mauvais point ! Et puis, merde ! L'orange, ça n'est pas le rouge ! Alors vous accélérez et puis !... Le gosse ! Ce putain ce gosse que vous n'avez pas vu ! Bordel ! D'ou sort-il ce sale gosse ? Qu'est-ce qu'il fait là ! Il traverse avec son petit cartable qui danse dans son dos ! Hurlement de pneus ! La voiture glisse et... Putain ! Ca va passer !... PAWM ! C'est le choc terrible ! Ca le fait pas fort le pet d'un gosse qu'on allume... Petit bruit ridicule et mou qui tonitrue ! Le gosse à trois mètres et votre univers de con qui s'effondre, qui s'écroule ! "Putain de bordel ! 7 ans ! Je vais en prendre pour 7 ans rien que pour ce gosse de merde ! Mais bordel je suis pas un tueur, moi, normalement je respecte... Moi normalement je ne bois pas le verre de trop, moi, normalement je ne brûle pas les bandes blanches, moi..." Tueur !...
Moi ? Je suis son père ? Je vous tue ! Vous avez pris le risque de tuer un être humain pour gagner "moins d'une seconde" sur un trajet de quinze minutes au maximum ! Et en sus vous allez vous mettre en retard pour 7 ans !

Mais de tout ça on en reparlera le jour ou on vous apportera des oranges en cellule, le jour ou la "non vie" de ce gosse vous rongera et -si jamais vous possédez un semblant de conscience- fera de votre vie un éternel enfer.

Moi, j'ai eu beaucoup de chance, je n'ai encore tué personne, mais j'ai failli... Un vieux ou presque qui est sorti en courant de derrière une fourgonnette, l'imbécile ! Encore un type pressé, encore un type en retard ! Le choc terrible d'un corps sur la tôle de ma portière... Je roulais à moins de 30 Km/h et à plus d'un mètre de son point de sortie... Je me suis arrêté en moins de 2m... Ce son me poursuit encore et pourtant j'étais dans mon droit le plus absolut ! Je n'ai pas été inquiété. "J'avais tout bon" ainsi que le disent les enfants branchés. Je respecte les limitations de vitesse, les places réservées aux handicapés, les bandes blanches, les zébras, les pistes cyclables, les limitations de vitesse, les trottoirs, et pourtant, sur la route, j'ai peur, et de plus en plus peur car je suis chaque jour plus conscient qu'une seule seconde d'inattention peut ruiner et ma vie, et celle d'un ou d'autres... Et puis il y a tant de connards en retard, sûrs de leurs bons droits par les temps qui courent...

lundi 19 juillet 2010

Canicule...

8h00
23°
68% d'humidité

J'ouvre un oeil, même les deux, je connais le danger qui nous guette ! 24°7 à la tête de mon lit, j'ai les neurones en ébullition. J'ai beau faire des efforts, me concentrer, je n'arrive pas à me rendormir. La lumière du soleil aux aguets m'inonde et m'éblouit. Je me lève, récupère la station météo qui trône sur mon bureau, celle qui m'annonce et l'humidité et la température extérieure... Mes deux stations côte à côte sur ma table de nuit je surveille leurs écarts, leurs soubresauts... Les cadrans cliquettent comme des afficheurs de gares ou d'aéroports. Les chiffres défilent ! 23.1, 23.2, 23.5 ! Il faut réagir, je ne puis ainsi me laisser submerger par ces tempétueuses températures. Je décide de me lever à nouveau, 23.7°, 68% d'humidité, aux grands maux les grands remèdes. Je me lève à nouveau, descends au rez de chaussez et charge le congélateur de mon frigo de blocs réfrigérants. J'ouvre la porte extérieure et tire le battant du volet que je ferme soigneusement. L'obscurité envahit la pièce comme s'il faisait plus frais. Je referme la porte avec application. Les joints étanches se sucent la moelle. J'ouvre en grand la porte de la salle de musique, pièce la plus froide de la maison. Bienfait de l'air qui glace... Je remonte dans ma chambre, l'air y est plus touffue. Coup d'oeil au stations : 23.9°. Quand la température croisera celle de la chambre je fermerai les écoutilles à l'étage. Pour l'instant la température intérieure n'évolue pas. Toujours un imperturbable 24.7 !

24.8° ! Alerte à Malibou ! Écopez ! Souquez ! Je me boulevard (à ce stade ça n'est plus une rue) sur la fenêtre de ma chambre. Tire les volets que j'assure d'un crochet ferme, referme la fenêtre, je joint s'écrase dans un chuintement huilé lorsque je tourne la poignée. Il ne reste plus qu'à attendre les températures fatidiques... J'attends...

Comme la mer monte, la température grimpe aux rideaux et les crabes courent sur mes draps sable. 31.5 ! Les arroseurs de maïs crépitent et sifflent sous la pression de l'eau qui s'écoule... De la vapeur d'eau s'élève de la terre brûlante. Elle tremble de chaud ! 26° dans mes murs, il est 15h et je sais que rien ne la retiendra dans son immuable ascension. 33.7° ! Plein pot sur la canicule ! 28° dans mon bureau. Je descend au RC chercher 2 blocs à glace que je place devant mon ventilateur... Un peu de fraîcheur. Des bois de ma fenêtre montent des fumerolles. Nougaro me chante une locomotive d'or, l'eau boue dans mon évier, le plancher se gondole et je transpire. J'ai la peau qui cloque et mon cloaque se boursoufle. Gronde l'orage à nouveau comme un bateau remonte son encre. Joli son que ce son là. Grave, lourd, sourd, profond. De temps à autres comme un pet de none qui fuse, c'est la pression interne qui s'équilibre par l'interstice des fenêtres disjointes.

45° dehors, 37 dedans. Je sens la fin venir. Il est 20h et le temps s'arrête. Un jazz larmoyant sort de mes enceintes comme un disque qui détourne. J'ai laissé la porte du frigo ouverte. Il fume ses vapeurs glacées qui retombe en fines gouttes d'eau et lui font un flaque. J'ai la cervelle en ébullition. Ma station clignote au rouge sang de boeuf qui se meurt à gros bouillons. Ma maison siffle comme une cocotte qui boue. Je crois que je vais abandonner et ouvrir mes portes pour en finir. Je tire ventail de l'intérieur. Le volet est brûlant. Il se consume doucement en quelques craquement sinistres. Tour de clef, je me brûle la main au 3e degré. Je repousse le volet... Comme un souffle de feu, il me pulvérise ! Petrucciani s'excite sur son piano et le public applaudit. CRUMB c'est pas mal finalement mais c'est vraiment démoralisant d'être tordu à ce point et aussi mal dans sa vie et dans sa peau.

La vieille au Segway, ces trucs immondes à deux roues côte à côte

Les gens y se disent "qu'est-ce que c'est que cette vieille folle qui se prend pour une jeunesse de l'an 3000 !".

A son passage les petits animaux sautent dans les bras des enfants et les enfant dans ceux des parents ! En plus sur ces images elle est sage si non ce n'est qu'une suite de crissements de pneus et de grincements de carcasse !

Généralement elle roule une roue dans le caniveau et une roue sur le "trottaouare" manière de faire chier tout le monde, et les bus et les piétons ! En plus cet outil fait un bruit épouvantable, un sifflement continue d'une stridence insoutenable. En sus elle vise les chevilles des vielles branlantes, anciennes branleuses enchâssées de talons aiguille et son bonheur est à son comble lorsqu'elle parvient à filer le bas résille d'une pute aux abois. Enfin elle a équipé son bi-roues de cornes de brume façon de désarçonner la garde nationale et de faire choir Nicolas de ses talonnettes. En faite elle est crainte comme 100 tsunamis et réguliers sont les passages à la radio pour annoncer le passage de l'i-celle dans les rues de la capitale !
A son passage, tombe la nuit dans un bruit d'enfer, hurlent les chiens à la lune rousse, hurlent les rousses aux vis qui s'illuminent d'une indécence totale. En fait c'est le bordel mon adjuvant !

Plume d'Ange

Il fait un temps minable aujourd'hui et le ciel est plein de vergetures et de larmes dans les yeux. Je n'ai qu'une envie, me faire dormir les miens. En sus il fait froid et il brumège, le sol est mouillé là et là de quelques gouttes qui tombent. J'ai envie d'écrire comme de me pendre. Mais impossible de me pendre, la corde humide du temps se distend et laisse mes pieds toucher le sol et je ne m'étrangle point. Je suis saturé de politique et n'ai pas fini de l'être. Perfide elle me rattrape à chaque encoignure de mon lit... J'ai un lit à baldaquin, ne vous l'avais-je dit ? Pour que le ciel ne me tombe sur la tête. Je me contente d'un ciel synthétique avec fausse lune, faux soleil et fausses étoiles pour rêver... Avec un ensemble savant et compliqué de ficelles et de poulies je fais tourner mon ciel, se lever le soleil et la lune... Je fais neiger sur mon lit de blanches plumes d'anges nubiles non parce qu'ils sont en âge de se marier mais parce que le mot me plaît là où il est... J'aime aussi les anges albinos en raison de l'os de chien qu'ils traînent en laisse... Os aussi blanc que leurs sourcils et aussi délavé que leurs yeux et pourtant mes anges neigent leurs plumes blanches sur mes draps lie pour ne pas qu'on voit que je saigne... Mais saigne-je seulement ou fais-je semblant ?

Juste une tranche de vieillesse...

Un masque et un tuba ! Voilà à quoi me fait penser ma vie végétative... Un masque et un tuba. J'ai un champ de vision étroit comme celui d'un masque et la respiration difficile d'un tuba partiellement rempli d'eau mais vous savez, ces tuba à balle de ping pong qui bloquent la respiration lorsque l'eau les touche... Oui, je sais, ces tubas existaient lorsque j'avais 25 ans et n'existent plus depuis fort longtemps.

Mon masque a le verre sale et mal ajusté et au travers de lui j'aperçois la télé toute blanche de calcaire... Et puis le bruit permanent que je ne perçois plus de l'humidificateur d'eau, bruit humide qui se dissout dans celui de la machine à gonfler mon matelas, machine qui vibre et tressaute mais je m'en fous et enfin le ventilateur qui m'aère et les jambes et les pieds... Mon drap supérieur est tendu sur les barrières du lit et fait tunnel sur mes jambes maigres. Non de dieu que mes jambes sont maigres et que ma peau de vieux est fine. J'ai le pouce des pieds comme le pouce des mains. A la retourne. Des pouces intelligents, subtils... On admirait mes pouces, on les enviait... Des pouces d'étrangleurs aussi.

La télé déblatère comme un moulin à prières emballé. Je n'écoute pas vraiment. Le sens des phrases m'échappe. Parfois je ne me souviens même pas du sujet des conversations.

Ça fait longtemps que je n'ai pas vu Pierrot. Je déglutis sinon je me bave dessus. Mon hyper-sialorrhée me noie. Je m'ennuie à 3000 euros de l'heure. Le film du magnétoscope est terminé et le programme sur la 3 ne m'intéresse pas. Vingt quatre heures c'est long à mon âge et dans mon état.

Mon fils veut que je me mette des couches mais je ne veux pas, c'est la dégénérescence. Pourtant ce serait plus pratique, je pourrais me chier dessus à ma guise... Rien que l'idée me fait horreur. Pipi peut-être ? Mais je peux encore me lever. Très difficile mais je le peux encore. Si je l'écrivais j'userai de "mais je le puis encore" Tournure trop littéraire mais tellement plus esthétique...

Ils m'ont fait prendre des médicaments pour aller à la selle mais c'est toujours trop ou pas assez et il est tellement avilissant de se faire fouiller le fondement pour y aller mais aussi tellement désagréable et douloureux. J'ai peur d'être dans une phase trop liquide... Ça me travaille les intestins. Il faut que je me lève, que j'appelle Pierrot au secours. Je ne vais jamais pouvoir me retenir jusqu'au siège !

Une jambe, deux jambes en dehors du lit. Je transpire, j'ai mal au ventre, ça pousse et je serre les fesses. Je m'y reprends à trois fois pour me lever. A la la une, à la la deux... Quelle merde la vie parfois que c'en est rien de le dire. J'arrive à la cuvette avec difficultés. La cuvette est trop large pour mon cul maigre de vieux décharné et je m'y enfonce dedans comme le fil dans le chat d'une aiguille. Je dois avoir l'air stupide. Quelle leçon d'humilité permanente et insupportable qui me remet malgré moi les pendules à l'heure.

Je m'essuie tant bien que mal, un vrai carnage. Mon fils arrive et je suis soulagé et gêné par sa présence. Il me relève pour me ramener au lit et là c'est épouvantable. Ça coule malgré moi le long de mes jambes et goutte sur le sol de la salle de bain dans un plic ploc lugubre. On dirait une vache qui bouse. J'imagine la gène et son dégoût. Il essaye de me déplacer et je marche dedans. "C'est la merde" lui dis-je. "C'est le moins que l'on puisse dire" me rétorque-t-il. Il m'essuie de nouveau puis me fait m'appuyer sur le lavabo et se met à genoux sur le sol et éponge la merde avec une serviette sale, puis avec une serviette propre. Je tremble d'épuisement sur mes jambes.

Il m'aide à retourner dans mon lit. Il me recouche en deux temps trois mouvements. Je le remercie. "Pas de quoite" me dit-il. Il me demande si ça va. Je le rassure. Je préfère ne pas trop penser à ce qu'il ressent. Je lui demande de me mettre la 2, ce que... Il refait le niveau de mon verre d'eau et me propose de boire, invitation que je décline puis s'en retourne à ses occupations après avoir insisté avec un "papa, tu devrais boire plus, tu te déshydrates et c'est pour ça que tu deviens sourd... C'est vrai que je deviens sourd et du coup il me fait supporter un casque 24h sur 24. Il entendait la télé jusque dans la maison de l'autre côté de la rue.

Il décline lui aussi. Je me demande s'il ne se fait pas une dépression sérieuse. Il ne supporte pas les sons forts, ni les enfants, ni les chiens... Un homme qui ne supporte ni les enfants, ni les chiens ne peut être foncièrement mauvais. J'écoute mon ventre avec inquiétude, pourvu que je n'ai pas envie de refaire pipi. Mon fils est parti. Je m'en retourne à ma honte et à mon ennui...

dimanche 18 juillet 2010

Les vides Greniers

Ils arrivent éparpillés et se placent ou le placeur les place, sur les marquages des cantonniers. Leurs véhicules garés derrière leur espace alloué ils déballent qui des malles, qui des cageots, qui du vrac, qui des valises pleines d'objets hétéroclites. Ils déballent leurs étales. Ils en foutent partout, pas un centimètre n'est perdu. Pour certains un simple drap ou vieux tapis, pour d'autres deux tréteaux et une planche, pour d'autres encore des établis pliants ou de vieilles planches à tapisser, des tables de camping de toutes couleurs qu'il recouvrent de vieilles nappes blanches brodées sur lesquels ils déposent leurs objets de fonds de greniers...

Chacun s'affaire, chacun s'occupe. Les premiers à l'achat sont les rapaces, des billets plein les poches, les professionnels s'abattent sur leurs proies désemparées alors qu'elle n'ont pas encore commencé à déballer et ne sont pas sur leur garde. Leur oeil aguerri perçoit à 10 lieu à la ronde l'objet qui se vendra bien. Ils extirpent les merveilles des cartons et en font deux tas. Celui qui les intéresse et le reste qui ne se vendra pas. Il en offrent des valeurs largement sous estimées et font miroiter au vendeur qu'en une minute il peut s'il le désire faire sa journée et profiter de son temps comme les autres.

Tous ne se font pas avoir et les plus malins prennent en référence le quart du prix que leur proposent les pros pour estimer leur trésor. Ce dépeçage n'est l'affaire que de quelques minutes et il passent ainsi de vendeur improvisé en vendeurs d'un jour. Il les reconnaissent au premier coup d'oeil. Puis chacun continue son déballage et son rangement. Chacun est content, le plumeur comme le plumé qui pense avoir fait vite fait une bonne affaire et il ira tout à l'heure acheter chez un autre professionnel un objet acheté au tiers ou au quart de sa valeur à son voisin. Oui, il aura fait une bonne affaire...

Puis les promeneurs vont arriver, chalands nonchalant, il n'est souvent pas question d'acheter, la crise est la, les temps sont durs. On regarde, contemple, soupèse des yeux ou de la main, il y a ce qui touchent à tout, ceux qui demandent "combien ?" sur une énorme pendule et repartent avec une babiole. Rare sont ceux pour égailler le regard morne des vendeur, un sourire ça fait du bien.

Un gros monsieur joue de l'accordéon diatonique, une jeune femme accorte l'accompagne au tambourin. Deux gamins en short courent en criant entre les badauds passants. Le bar de la pointe fait son plein de monde aujourd'hui. Aujourd'hui, jour de fête, Salade aux concombres, viande et pomme de terre vapeur et fromage... Le vin sera au pichet, comme d'habitude. Au comptoir les clients sirotent leur bière, qui le Pastis. Un fumeur s'empoisonne sur le pas de la porte tout en discutant avec ceux de l'intérieur. Le courant d'air rabat joyeusement la fumée dans la salle du bar. Un cendrier traîne sur le comptoir. Albert plastronne derrière son zinc. L'heure du midi approche et les tables se remplissent dans un grand bruissement de chaises raclées.

Derrière les étales apparaissent les premiers casse croûte. Quelques uns osent la bouteille de vin. Beaucoup de Coca-Cola dans les stand des pros qui ont perdu le sens du goût au détriment de celui du des affaires... Le public se fait plus rare. Les cloches de l'église sonnent gaillardement midi à midi 4. 4 ans que je suis ici et 4 ans qu'elle retarde de 4 minutes ! Dieu annonce ses messes en retard. Il fait 30° et la journée s'annonce sympathique.

Vie dure la vie...

J'ai froid, non de dieu que j'ai froid. J'ai froid au pieds, j'ai froid aux mains, j'ai mes doigts gelés sur le goulot de la bouteille glacée qui me ruine la poche de mon manteau. Le vent me pique et les doigts et le visage... Presque plus de cigarettes. Deux ? Trois encore ? Je ne sais plus. J'ai récupéré un Bic je ne sais ou... Presque vide. Il est mon feu, il est ma lumière. J'ai les chaussettes trempées qui font un drôle de bruit à l'intérieur de mes chaussures. Je n'ai même pas de chien maigre pour me réchauffer. Helmut, lui a un chien qui lui tient chaud. Qui lui tient tiède ?... Un chien décharné et sale, un chien qui l'aime comme un chien...

Putain que j'ai froid, que je me sens sale et que je sens mauvais. J'ai les mains et tout le corps qui pègue, qui colle comme un vieux papier tue mouches. Cinq jours que je ne me suis pas lavé, que je ne me suis pas rasé... J'ai la gueule et les cheveux en vrac, j'ai la tête qui me gratte et des croutes me viennent sous les doigts, sous les ongles. J'ai du mal à marcher, même de travers. Le kiravi me brûle et la tête et les entrailles. Le vent glacé me transperce, je remonte ce qui me reste de col à ce manteau, cette rugosité grasse et élimée. Je rentre ma tête dans mes épaules autant que je le peux, le vent me pique aux yeux.

Plus je bois et plus j'ai froid. Je le sais tellement que boire ne réchauffe pas, que c'est même l'inverse. Il me glace de l'intérieur. Un fond de rouge, il ne me reste qu'un fond.

Le pont, là, sonnant dans la nuit et dans l'ombre du son de mon pas hésitants, dans la nuit noire baigné par la lueur morbide d'un lampadaire unique. Merde, une flaque de neige mouillée. La glace à la surface de l'eau crisse et cède sous mon poids. Ploutch fait mon pied dans l'eau glacée qui m'envahi la grole gauche. Putain et merde et merde ! J'arrive à proximité de mes cartons. Ils dansent la sarabande infernale de mon ivresse. Un vieil emballage de machine à laver, du carton épais qui protège de l'humidité et du vent. Du carton humide comme l'air ambiant. Je n'ai pas le courage de faire du feu des quatre planchettes de bois amassées devant l'entrée de mon gite. Dans un carton un peu plus loin un chien se gratte une puce ou un troupeau d'y-celles en gémissant doucement pour ne pas réveiller son maître.

J'allume ma lampe à pétrole chouravée sur des travaux. La flamme hésite puis danse mal dans le globe de verre opaque. Le verre est noir de fumée. Je n'y vois pas grand chose, mais voir quoi ? Je retire mon manteau qui n'a plus du manteau que le nom et sa crasse indélébile. J'ai du mal, c'est tellement exigüe. Je me contorsionne comme un poisson en manque d'oxygène. Je retire mes chaussures ou du moins ce qu'il en reste. La semelle se sépare comme à regret du cuir élimé qui se déchire par endroit. Des Nike fut un temps. Je retire mes chaussettes sales et trempées. Putain le froid me transperce. Je cherche une paire presque sèche mais cependant trempées d'humidité. Je m'essuie les pieds avec. De toutes façons elles sont sales depuis si longtemps.

Putain que j'ai froid et que la nuit est épaisse autour de moi. J'entend Simon, un prof de philo que je ne sais comment il est là cracher ses poumons. Loin là-bas un chien hurle à la mort. Je m'enfile dans mon duvet qui pue l'agonie et dont le col luit de crasse usée. Il est glacé dedans comme dehors. Je tire par dessus la grosse couverture rouge. Je rabats un bout de carton d'emballage qui me sert de porte. J'extirpe de ma poche un reste de pain et jambon sans beurre... Un festin si je ne le vomi pas avec le rouge qui me torture. Je fais durer ce moment autant que je le peux. Je mastique avec application puis je rentre mes mains dans mon pantalon et dans mon slip, entre mes jambes, contre mes couilles et mon sexe. Seul endroit de mon corps encore un peu chaud.

Je grelotte comme un malade. J'ai mal à la tête... La grippe "A" ? Je ris ! Ma respiration fait de la fumée comme lorsque j'étais gosse, l'hiver quand j'allais à l'école... Le froid m'engourdit doucement, lentement, insidieusement. Je ne sens plus mes pieds... Je n'ai plus de pieds ou je n'ai plus froid. Je monte mon duvet par dessus ma tête, par dessus mon bonnet. Un jour il fera jour, un jour il ne fera plus nuit... C'est vrai qu'aujourd'hui c'est la fête ? Bonne année...

HONTE AU DANEMARK ?


Je condamne vivement ces actes et ces images mais ce que j'admets mal c'est qu'on s'offusque de la morts de poissons dont le sang rougissent la mer, mais pas des milliers et milliers de poulets élevés en batteries qui ne vivent que quelques semaines pour être égorgés à la chaine et à la machine comme des porcs du même métal ou autres vaches, boeufs, chevaux, thons, saumon et j'en passe. Ne parlons pas d'âne que l'on lapide ou tue à coup de bâton dans un festif tour de village, les veaux sous la mer qui meurent sans jamais avoir vu la lumière du soleil de peur que ça leur teinte la viande qui doit rester blanche, les homicides du tour du monde, des enfants qui meurent de faim à la pelle et le reste. Je pourrais en faire des page et personne ne s'en émeut, mais des poissons, si.

La mouche

Non d'un chien, une mouche m'a empêché de dormir ce matin. Agaçante, têtue, harceleuse obtuse, insaisissable, vive comme l'éclair, toujours prompte à s'envoler. Les ailes agiles, vibrantes et la tétine avide telle une jeune suceuse farouche. Enfin, une mouche,quoi.

Après moult gestes erratiques et désordonnés j'ai fini par céder. Je me suis levé hagard et énervé, l'oeil exorbité ! La mouche virevoltait, cette conne insouciante du destin terrible qui l'attendait. Je me suis rué vers l'or de ma bombe tue mouches posée là, non, pas ici mais là à droite et au fond de mon bureau. Je l'ai bombé d'une ample bruine comme un champignon de mort lente. Je toussais. La mouche passait au travers sans s'en soucier le moindre du monde, la gueuse. Son agonie fut extrême, longue et douloureuse. Elle boitillait sur mon cahier ouvert laissant derrière elle comme une trainée de sang noir... Elle chiait sur ma page vierge cette inconsciente ! Alors je l'ai bombé à bout portant d'un jet qui tue. Encore 10 mn d'agonie insoutenable et elle est morte, enfin...

Harg ! Maintenant c'est un moustique !

samedi 3 juillet 2010

Mélenchon... Colique néfaste ou solutions ?

Mélenchon ? Je vais me faire mal voir et d'aucuns vont déserter mon Blog mais que voulez vous, j'ai beau affuter mon esprit critique, je le trouve sympathique, pondéré, intelligent et humain, cet homme. Chacun a le droit d'avoir son avis, finalement.

Une nouvelle vidéo à voir et à entendre. La matinale de I-Télé. Vous faites comme vous sentez... Cliquez (ICI)

Pour ceux qui voudraient en savoir plus sur cet homme : Cliquez (ICI)

Et puis, quitte à me faire mal voir, ATTAC, vous connaissez ? Cliquez (ICI)

Voila, ce sera tout pour aujourd'hui, mais c'est déjà pas mal...