samedi 9 novembre 2013

14-18, la grande guerre ?...

Nous commémorons les cent ans la Grande Guerre celle d'une des plus grandes tueries de tous les temps durant laquelle de riches fabricants d'armes de guerre et de mort en tout genre, des industriels, leurs femmes et leurs enfants, des politiques, des financiers, des banquiers se sont gobergés des années durant pendant que soldats français et allemands s'éventraient, pendant que les paysans, les ouvriers français et allemands s’entre-tuaient cordialement, les pieds gelés dans la boue glacée...

Pendant qu'ils se pelaient de froid, le corps dans la fange, que le froid, la vermine et la terreur les empêchaient de dormir, et pendant que les marchands d'armes et les industriels de France et du monde comptaient les revenus pharaoniques de leurs ventes de munitions, de canons, d'obus, de chars, de mitrailleuses, d'avions alors que les engagés volontaires ou de force s'éventraient gaillardement à la baïonnette, au corps à corps, qu'ils mouraient la gueule grande ouverte, vautrés dans la merde, la boue, la pisse et le sang ! 


Qu'après s'être échangé de tranchée à tranchée des rations alimentaires, françaises contre allemandes, on leur ordonna de s'envoyer des boites de conserve piégées.  C'est mon grand-père, trépané 7 fois, grêlé d'éclats d'obus, qui nous l'a raconté, un soir, au coin de la cheminée, alors que nous étions de tout jeunes enfants.

Pendant ce temps, dans les salons huppés, ces messieurs dames de la haute, nos oligarques bien aimés se gavaient de caviars et autres ortolans, baignés par les sons mélodieux et ouaté d'orchestres de musique chambre. Leurs femmes "emperlousées" de pierres précieuses combattaient leur ennui incommensurable à la terrasse des grands cafés du chic Paris, alors que la France profonde, la seule véritable, se faisait fusiller à tour de bras pour refus d'obéissance et d'aller au combat et mourir pour ces gavés qui toutes vitres ouvertes et cols de fourrure au vent, déambulaient, c'était selon, en Demler luxueuses et autre rutilantes Delage, le choix dépendait en fait du bon côté de la frontière ! (*)
Les révoltés de 1917

VIVE LA FRANCE ! ou LIVE-DEUTSCHLAND ! 
Un p'tit trou et puis s'en va. Et les oligarques des deux bords comptaient les morts en francs, marks ou dollars. C'est bien connu, l'argent n'a pas d'odeur et s'il pue la merde et le sang ça ne dérange à la rigueur que les soldats morts au champ d'horreur !
Le pire est que bien des soldats des deux bords y croyaient dur comme fer, au bien-fondé de cette tuerie ! 

Tant qu'il y aura de l'argent et du pouvoir, il y aura des guerres et du sang ! Tout le reste n'est que beau discours de politiciens verruqueux faiseurs de commémorations à la pelle des disparus et de vendeurs d'armes et de sous-traitants, car il ne faut tout de même pas les oublier ceux-là. Il faut bien vivre, ma brave dame pendant que votre mari meurt ?

La chanson de CRAONNE - 1917 
(lien)


Ces extraits de textes ont été empruntés dans leur totalité à Wikipedia :

Quelques chiffres et données sur 14-18 (lien)

... L'étincelle qui provoqua la guerre survint le 28 juin 1914, lorsque des Serbes de Bosnie parvinrent à assassiner l'archiduc François-Ferdinand, héritier du trône austro-hongrois. Les exigences de vengeance de l'Autriche-Hongrie (fortement encouragée par l'Allemagne) à l'encontre du Royaume de Serbie menèrent à l'activation d'une série d'alliances qui obligèrent plusieurs puissances européennes à s'engager sur la voie de la guerre. Plusieurs de ces nations étaient à la tête d'empires s'étendant sur plusieurs continents, ce qui explique la portée mondiale du conflit ...

Si je comprends bien, la mort d'un homme à suffit à justifier la mort de plus de 9 millions d'autres hommes qui ne demandaient rien à personne ! 6000 morts par jour durant 4 ans ! 900 morts par jour de guerre en France durant 4 ans !

... Lorsque la mobilisation est décrétée en France le 1er août 1914, la France est en pleine moisson et ne pense pas à la guerre. Jean-Baptiste Duroselle qualifie l'hypothèse d'une guerre de revanche comme absurde ...

Bilan Humain : ... Le bilan humain de la Première Guerre mondiale s'élève à environ 9 millions de morts et environ 8 millions d’invalides ... 

Proportionnellement, en nombre de combattants tués, la France est le pays le plus touché avec 1,4 million de morts et de disparus, soit 10 % de la population active masculine

En comptant les pertes civiles, la Serbie et la Roumanie, qui ont subi occupations militaires et famines, ont été encore plus durement touchées, perdant 6 à 10 % de leur population totale

Les pertes anglaises (colonies comprises) s'élèvent à 1,2 million de tués. Cette saignée s’accompagne d’un déficit des naissances considérable. 

Le déficit allemand s'élève à 5 436 000, le déficit français à 3 074 000, le déficit russe est le plus élevé et atteint 26 millions

La stagnation démographique française se prolonge, avec un vieillissement de la population qui ne cesse de croître qu’avec le recours à l’immigration. Cette dernière participe à la reconstruction d’un pays dont le Nord est en ruines

Apparaît également le phénomène nouveau des gueules cassées, nom donné aux mutilés de guerre qui survivent grâce aux progrès de la médecine tout en gardant des séquelles physiques graves. ... On compte alors en France de 10 000 à 15 000 grands blessés de la face. Au Royaume-Uni, des sculpteurs, comme Francis Derwent Wood, fabriquent des masques pour rendre un aspect humain aux soldats blessés. ...

La Première Guerre mondiale est aussi le premier conflit à entraîner une entreprise d’extermination et de déportation planifiées par un État de tout un peuple constituant une minorité, sous prétexte de sédition : le génocide arménien est déclenché le 24 avril 1915 par le gouvernement jeune-turc de l’Empire ottoman pour qui, officiellement, il ne s'agit que d'un transfert de la population arménienne loin du front. 

C'est principalement entre avril 1915 et juillet 1916 qu'entre 800 000 et 1 500 000 d’Arméniens sont massacrés, soit une grande majorité de la population arménienne ottomane. Dans le même temps, 275 000 chrétiens Assyriens112 sont massacrés dans l'est de l'Empire ottoman, selon la même optique d'épuration ethnique

L'Empire ottoman perpètre un autre génocide pendant et après la Première Guerre mondiale, celui des Grecs pontiques. 

De 1916 à 1923, le massacre fait près de 360 000 victimes

La reconnaissance du génocide arménien pose encore problème au xxie siècle, bien qu'il soit reconnu comme tel par un certain nombre de pays. Le génocide des Grecs pontiques rencontre lui aussi une reconnaissance très limitée, tout comme le massacre des Assyriens.

Les séquelles de guerre sont importantes : ... la reconstruction doit se faire sur des dizaines de milliers d’hectares physiquement dévastés où les villes, les villages, les usines, les puits de mines et les champs sont parfois littéralement effacés du paysage, sur des sols pollués par des milliers de cadavres humains et animaux, rendus dangereux par les sapes, les tranchées et les milliards d’obus et autres munitions non explosées ou non tirées (perdues ou dangereusement stockées). Des dizaines de milliers d’hectares sont gravement contaminés par les métaux lourds et parfois par les armes chimiques que l’on démantèle ou que l’on fait pétarder sans précautions suffisantes.

En France, on compte environ 36 000 monuments

Mutineries : 2 400 « poilus » auront été condamnés à mort et 600 exécutés, les autres voyant leur peine commuée en travaux forcés

Les déserteurs : Fusillés au début du conflit puis déportés au bagne quand ils refusent de se soumettre

Les tranchées : Les troupes allemandes ont en effet très rapidement bétonné leurs tranchées alors que du côté français, on trouve des tranchées de terre qui résistent tant bien que mal aux obus. Les soldats y vivent entourés par la boue, la vermine, les rats et l’odeur des cadavres en décomposition ...

Armes de guerre : Aviation et blindés : Cette guerre est l’occasion pour l’industrie de l’armement de lancer de nouveaux matériaux qui aident à la maturation des techniques et des méthodes. (En clair : Qui tuent plus efficacement) 

... L'aviation permet en outre de mitrailler et bombarder les positions. Cette période voit en effet les premiers bombardements aériens de l'histoire. ...
... Les véhicules blindés apparaissent pour couvrir les soldats lors de l'attaque de position, avec une première attaque massive de chars d'assaut anglais dans la Bataille de Cambrai. 

Des chemins de fer de campagne (système Péchot) sont installés pour desservir les fronts. 

Des canons de marine montés sur wagons sont inventés et transportés près du front.

... les « munitionnettes ». Les femmes auront fabriqué en quatre ans 300 millions d’obus et plus de 6 milliards de cartouches. ...

Tous bons pour mourir : ... 134 000 « tirailleurs sénégalais » ... sont mobilisés en renfort des troupes françaises, souvent en première ligne. De même, près de 270 000 Maghrébins sont mobilisés et environ 190 000 (dont 125 000 Algériens) viennent combattre en Europe. 

En octobre 1915, un décret ordonne la mobilisation des Africains de plus de 18 ans. Un député sénégalais, Blaise Diagne, pense tenir là une opportunité pour les Africains de s'émanciper. Ces hommes viennent d’Afrique noire (Sénégal, Burkina Faso, Bénin, Mali et Niger), d’Afrique du Nord (Algérie, Tunisie, Maroc et Mauritanie) et de Madagascar, de Chine, d’Indochine, des Antilles et de Guyane. 

Au total, entre 550 000 et 600 000 sont mobilisés et près de 450 000 viennent combattre en Europe et en Orient

Le nombre de tués est estimé à plus de 70 000 dont environ 36 000 Maghrébins et 30 000 « Sénégalais »

Les taux de pertes, ... sont de 16 % au total, 19 % pour les Maghrébins et 23 % pour les « Sénégalais »

Industrie et économie :

... elle est aussi la première « guerre industrielle »

Entre 1915 et 1917, tous les pays impliqués dans le conflit sont contraints de restructurer leur industrie : il apparaît immédiatement que les stocks sont tout à fait insuffisants pour soutenir l’effort de guerre. Si elle n’avait pas veillé à augmenter sa production, la France, par exemple, se serait retrouvée à court de munitions pour l’artillerie lourde, deux mois à peine après l’ouverture des hostilités. 

La consommation sans précédent de munitions entraîna d'ailleurs la crise des obus de 1915 en France et au Royaume-Uni. 

... la production de mitrailleuses passe, entre 1915 et 1918, de 613 à 19 904 unités ; les automobiles, de 9200 à 20 000 unités. De 10 400, la fabrication de munitions passe à 88 400 unités par jour.

... Face aux attaques chimiques de l'armée allemande, le Ministère de la guerre encouragea la production de chlore liquide en France.


14-18 en chiffres (Wikipedia) (lien)


(*) Wikipedia

Fusillés célèbres : Jean-Julien Chapelant – Léonard Leymarie – Lucien Bersot – Caporaux de Souain – Félix Baudy – Joseph Dauphin – Camille Chemin et Édouard Pillet – Les Martyrs de Vingré – Eddie Slovik – Eugène Bouret - Marcel Loiseau


Mutineries de 1917 – Mutinerie des soldats russes à La Courtine.

Films : Les Sentiers de la gloire – Pour l'exemple – Un long dimanche de fiançailles – Joyeux Noël – Les Hommes contre – Maudite soit la guerre – Quatre de l'infanterie – La Grande Illusion – L'Homme que j'ai tué – J'accuse – Johnny s'en va-t-en guerre – Fusillés pour l'exemple.

Livres : Les Damnés de la Guerre - Un long dimanche de fiançailles.

dimanche 3 novembre 2013

Le décès de 2 journalistes vaudrait-il le décès de 3 couvreurs arabes ?

Ghislaine Dupont et 
Claude Verlo, journalistes pour RFI

Non d'un chien, je ne comprends pas cet engouement et cette hyper adulation pour la mort aussi horrible soit-elle de ces deux journalistes ? Alors comme ça il y aurait des morts de première classe et des morts de seconde zone ?
Dans la première classe, les journalistes ? Les policiers, les pompiers ? Les prêtres ? Et puis dans quel ordre faut-il les classer exactement, qui doit être en premier, qui doit être le dernier de la liste ? 

Et le Portugais, ouvrier couvreur qui meurt en tombant d'un 7 e étage pour nous permettre de bénéficier d'un toit ? Puerait-il de la gueule, lui ? Et les ramasseurs d'ordures ménagères, métier de merde ! Humains de seconde zone ?
Le voyou qui trucide un plombier zingueur portugais s'en prend pour 3 ans ferme ! Celui qui trucide un militaire ou un flic ? 20 ans ! Ben oui, imbécile, fallait naître flic ?

Ces classements et discriminations me rendent fou ! Cette populace, ces "puent la sueur" ne sont pas du sérail, de l'élite française ! Ils ne sont que des utilitaires nécessaires, voir indispensables à la société, mais qui ne bénéficient ni de l'aura de la presse, ni de celle des pompiers ou de la police, des politiques, des médecins, qui pourtant trop souvent ne méritent qu'à peine leurs salaires.

Alors oui, trop c'est trop. N'ai-je pas un jour entendu parler d'Égalité et de Fraternité ?

Oui, leurs morts sont terribles, mais pas plus que celle d'un plombier-zingueur ou de celle d'un couvreur arabe, toutes aussi respectables et à respecter ! France-Inter est allé jusqu'au silence radio... Enfin, presque, faut tout de même savoir raison garder ! Mais ils ont juste diffusé un peu de musique durant cette heure de silence tout à fait relatif...